A propos

Découverte de la MTC

Influences des années 80

A partir des années 1980, un double souffle arrive de l’Est et de l’Ouest transformant progressivement le paysage du soin en France.
Venant d’Asie : le yoga se popularise, la médecine ayurvédique fait son apparition, la MTC attire de nombreux praticiens avec, dans son sillon, le Qi Gong et le Taiji Quan. En provenance du Japon, le shiatsu fait son apparition ainsi que de nombreux arts martiaux japonais (aikidō, kyudō…), en plus du jūdō déjà bien connu. Ces pratiques ou disciplines ont toutes en commun : la circulation de l’énergie, la globalité corps/esprit, une vision holistique (holos, de l’entièreté).

Venant de l’Ouest américain : l’École de Palo Alto apporte le courant de la systémique et de la thérapie familiale, le Dr Jon Kabat-Zinn adapte la méditation zazen à l’Occident et crée la méditation de pleine conscience (mindfulness meditation, très pratiquée dans le monde entier), le Dr Milton Erickson (1901-1980), psychiatre américain, fonde l’hypnose thérapeutique moderne, etc. De plus en plus de thérapies psychocorporelles se développent, validant le bien-fondé de travailler sur la globalité corps/esprit. Les frontières s’estompent, les informations circulent de plus en plus, les stages et formations fleurissent.

Découverte de l’hypnose

A partir de ces années 1980, je me forme à l’homéopathie uniciste que je vais exercer en tant que médecin généraliste, en complément de la médecine chinoise. En 2012, me vient l’envie de respirer un autre air et me former à une nouvelle approche thérapeutique, si possible sans donner la priorité à l’intellect et aux concepts, mais davantage au ressenti, au relationnel, au mystère humain. Guidé par la curiosité, ou peut-être par mon inconscient, je commence une formation à l’hypnose médicale à la Pitié-Salpêtrière, à Paris (AFEHM, Association Française pour l’Étude de l’Hypnose Médicale), dirigée par le Dr Jean-Marc Benhaiem, avec le concours de François Roustang, philosophe et psychothérapeute. Rencontre aussi marquante que déconcertante avec l’hypnose médicale. Je ne connaissais alors rien à ce procédé thérapeutique et cette découverte a profondément transformé ma façon d’exercer mon activité professionnelle auprès des patients. En hypnose, on met davantage l’accent sur les sensations que sur le mental analytique. On laisse davantage de place à l’expérimentation qu’à l’interprétation intellectuelle.

Je poursuis l’année suivante avec un D.U. d’Hypnose médicale à la Salpêtrière, puis de nombreuses autres formations dans différents centres de formation. La pratique régulière de l’hypnose avec les patients est un puissant facteur de changement. Les relations entre le conscient et l’inconscient deviennent plus explicites. La créativité se développe. L’inconscient est activé et un processus de transformation intérieure se met en mouvement.

Voyage au Japon

En 2017, un concours de circonstances inattendu me fait prendre un billet d’avion pour le Japon. Je m’y rends seul et y reste deux semaines. Une semaine à Kyōto et une semaine à Tōkyō. Je n’avais aucune attente particulière, ni aucune connaissance précise sur ce pays lointain, tout au plus quelques clichés. Là aussi, de nouveau, ce fut la découverte d’un univers singulier et déconcertant. L’hypnose m’avait fait percevoir à quel point l’approche sensitive d’un être humain pouvait être fertile. Une façon d’être vraiment présent et d’accueillir ce qui est là, tel quel. C’est avec cette même approche que j’ai plongé dans le monde japonais. Les lieux, les personnes, l’art, la nourriture, je me suis laissé imprégner par ce nouvel univers, en tentant de m’accorder progressivement à sa singularité. La porte de l’hypnose m’a facilité l’accès au monde japonais qui, lui-même, en retour, est venu profondément résonner en moi, jusqu’à influencer ma pratique de l’hypnose. Cela s’est fait par des voyages réguliers sur place, par des rencontres humaines, par l’acquisition de connaissances de toutes sortes et, chose essentielle, par des pratiques. Ces deux univers déconcertants, celui de l’hypnose et celui du Japon, se sont peu à peu rencontrés en moi. J’ai simplement laissé se faire ce qui se faisait. J’ai laissé cette rencontre intérieure se développer, tant dans ma vie personnelle que dans ma vie professionnelle. « La rencontre est le trésor de la vie humaine », dit Aoyama Shundō, nonne zen. Les rencontres importantes de la vie nous enseignent et transforment nos existences. C’est le concept hindou d’upaguru : « Toute rencontre, tout évènement peut devenir un maître et enseigner quelque chose. » Plus ma connexion au Japon s’est approfondie au fil des années, plus l’accordage entre le Pays du Soleil Levant et l’hypnose a pris sens. Des ponts se sont établis, une trame commune s’est tissée.